Les martyrs de Vingré

Nous sommes le 3 décembre 1914, à Vingré, petit village d’une centaine d’habitants au Nord-est de Paris. Le front n’est qu’à quelques kilomètres. On entend les bombardements qui font trembler les murs. Il fait froid, très froid. L’air est humide et gèle littéralement les pieds des centaines de poilus rassemblés depuis ce matin-là dans les fermes abandonnées, désertées par leurs propriétaires depuis l’approche des Allemands. A l’extérieur du village, à côté d’un champ de blé, deux soldats gardent l’entrée d’une cave dans laquelle se trouvent 7 hommes. 6 d’entre eux seront fusillés le lendemain matin, à l’aube. L’abbé Dubourg se tient au milieu d’eux et prie solennellement avant de les confesser, un par un. Ces 6 soldats jureront jusqu’à leur dernier souffle leur innocence. Mais le conseil de guerre et la cour martiale, dans un simulacre de procès, les a condamnés à une exécution pour l’exemple. Parmi les 6 hommes, les 6 victimes de la justice militaire, il y a le Caporal Henry Floch et les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinaud. Tous appartenaient au 298ème régiment d’infanterie. Avant de se confesser, les soldats écrivent une toute dernière fois à leur famille, pour clamer leur innocence, bien qu’il soit déjà trop tard. Au dehors, on entend les bruits sourds des soldats qui plantent les poteaux d’exécution pour le lendemain. En ce 3 décembre 1914, il est 22h00 et c’est l’heure H de mon histoire. Merci pour votre écoute Retrouvez l'ensemble des épisodes de l'Heure H sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/22750 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.