À la Une, l’attaque de drones ukrainiens, un camouflet pour Moscou

Revue de presse internationale - Podcast tekijän mukaan RFI

Une attaque « audacieuse » « aussi inattendue que diplomatiquement ciblée » pointe le Washington Post. Dimanche, l’Ukraine a visé plusieurs aérodromes russes, installés profondément dans les terres. Kiev aurait détruit une quarantaine d’avions militaires dont une dizaine de bombardiers. C’est-à-dire, s’exclameLe Soir en Belgique, « un tiers de l’aviation stratégique russe » ce qui en fait « une opération d’exception qui rentrera dans les livres d’histoire ».Ce n’est pas la première fois que Kiev touche des cibles en Russie en profondeur. Mais, ce qui est inédit, juge le Post, c’est que l’opération « Toile d’Araignée » a frappé les terres russes « à cette échelle et avec cette complexité ». Et cela démontre rien de moins, martèle le quotidien, que la capacité ukrainienne à tirer « à proximité de ce qui fait partie des atouts militaires russes les mieux protégés ». Avis partagé par Le Monde, selon qui l’attaque « révèle la vulnérabilité de la Russie » puisque les Ukrainiens ont réussi « à s’infiltrer sur le territoire russe et à détruire des forces aériennes stratégiques » y compris liées au nucléaire.  L'impact psychologique au-delà de l'opération militaireSur ce plan-là, c’est bien simple : l’opération « aura stupéfié en Russie » selon Le Figaro et aura surtout été « un sérieux camouflet » pour les autorités. On peut même, estime Le Monde, parler d’ « humiliation » pour Moscou, privée d’appareils « qui valent des dizaines, voire des centaines, de millions de dollars, » rendus hors d’usage par « de simples drones FPV à 10 ou 20.000 dollars la pièce ». En clair, résume le Wall Street Journal : « l’Ukraine en a eu pour son argent ».Mais attention à ce que les partenaires de l’Ukraine ne se réjouissent pas trop vite. Pour le quotidien financier, cette opération est « un avertissement » pour les États-Unis : « pas besoin d’être un amateur de thrillers pour imaginer un scénario similaire » dans le pays, avec cette fois des assaillants venus d’Iran ou de Chine, pointe un expert militaire. Car, s’inquiète le WSJ, loin de n’être mis en danger que par des missiles balistiques, « les États-Unis sont aussi confrontés à des menaces (…) allant des drones et des dirigeables espions, aux missiles de croisière tirés depuis des sous-marins ». Dans ce contexte, le projet de « Dôme d’or » anti-aérien annoncé en grande pompe par Donald Trump n’est peut-être pas « le ‘gaspillage’ dont la presse veut bien parler ». Bisbilles entre Donald Trump et Elon MuskLa relation autrefois idyllique entre les deux hommes semble avoir du plomb dans l’aile. Une semaine après avoir quitté le Doge, le patron de Tesla a qualifié « d’abomination répugnante » la loi sur le budget voulue par le président, « ce qui témoigne, analyse le New York Times, d’un fossé grandissant avec les Républicains ». Et même si ces derniers jours, « les deux hommes ont continué de professer publiquement leur admiration mutuelle, le départ d’Elon Musk de Washington semble l’avoir libéré de son obligation de présenter un front uni avec la Maison-Blanche » qui peut de nouveau « semer le chaos » sur son fil X. Et, selon un éditorialiste quelques pages plus loin, « l'année écoulée n'a fait aucun mal, à long terme » à celui qui reste, pour l'auteur, au-delà d'un personnage « instable et imprudent », « un visionnaire... » « pour le meilleur et pour le pire ».L'intelligence artificielle et les violences sexistesDroits d’auteur, création artistique, désinformation… toutes ces craintes sont connues… mais le Guardian s’inquiète ce matin d’un autre phénomène : pour le journal britannique, « l’IA ouvre la voie à une nouvelle ère de violences contre les femmes ». Alors que cette nouvelle technologie a été « décrite par certains analystes comme le ‘nouveau pétrole’ » alors que « chacun entre dans la danse » les garde-fous, eux, « passent à la trappe ». Et cela va plus loin que les deepfakes de photos intimes : le Guardian raconte qu’il existe désormais « un site où les utilisateurs peuvent discuter avec des robots IA » et « avoir accès à une maison close en ligne où travaillent des jeunes filles – virtuelles donc ­– de moins de 15 ans ». Pire encore, l’IA complète désormais des robots sexuels, capables de performer certains actes. Et, pointe le journal britannique, « certains industriels ont imaginé un réglage ‘frigide’ qui permettrait aux utilisateurs de simuler un viol ». On avait déjà constaté que l’intelligence artificielle générative, ChatGPT par exemple, reproduit les biais sociaux – le racisme, le sexisme, le mépris de classe. C’est pire, dénonce le Guardian, « lorsque l’on réalise combien de contenu en ligne va bientôt être produit par ce nouvel outil ». En bref, prédit le journal : « les femmes risquent d’être ramenées à l’âge des ténèbres, par la même technologie qui promet aux hommes de les catapulter dans un avenir radieux ». 

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