À la Une: le pouvoir de Benyamin Netanyahu menacé en Israël
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Le Premier ministre israélien pourrait être sur la sellette : « la guerre à Gaza menace enfin l’emprise de [Benyamin] Netanyahu sur le pouvoir », constate ainsi Haaretz. Puisque d’un côté, « le conflit ne peut pas se poursuivre sans nouvelles recrues », et de l’autre, « la population ultra-orthodoxe refuse d’envoyer ses fils combattre ».Il faut dire qu’il s’agit « d’un problème vieux de plusieurs décennies », rappelle le journal, qui s’est encore accéléré depuis le début du conflit : les partis concernés « font entendre leur désaccord avec le gouvernement depuis longtemps, et à présent, ils semblent plus près que jamais d’y mettre fin ». Au point que les partis ultra-orthodoxes ont menacé de quitter la coalition du Premier ministre. Un désaccord de longue date En fait, ces extrémistes religieux refusent de participer au service militaire – ils bénéficient d’une exemption pour consacrer leur temps à l’étude de la Torah. Pourtant, juge le Jerusalem Post, « du point de vue de la Torah », justement, « les arguments en faveur d’un service militaire partagé ne sont pas seulement défendables : ils sont irréfutables. » Le journal conservateur considère en effet que le service militaire « touche au symbolisme au cœur de l’identité israélienne : le retour à une terre promise autrefois perdue ». C’est bien là d’ailleurs qu’est tout le paradoxe, pointe Haaretz : d’un côté, les « haredim » sont « dédiés à la poursuite ad-vitam eternam de la guerre à Gaza, jusqu’à ce que leur rêve d’un nettoyage ethnique total soit accompli » ; de l’autre, l’armée a besoin de nouvelles recrues. Or, « la plus grande réserve d'effectifs potentiels est la jeunesse ultra-orthodoxe ». Et le résultat, conclut le quotidien, est que « Benyamin Netanyahu se retrouve coincé entre les menaces, les fantasmes et les peurs » de ses partenaires politiques. Alors, « pour l’heure, le Premier ministre joue la montre, comme il le fait toujours ». Au milieu du tumulte, des milliers d'oubliésAu milieu du tumulte figurent des milliers d'oubliés : les Gazaouis qui, chaque jour, subissent la faim, les bombardements, le deuil. « Ceux que la majorité des Israéliens ne veut pas voir, et dont on ne veut pas savoir l’histoire », accuse Le Temps en Suisse. « Les experts courent les plateaux pour analyser les dernières bisbilles politiques et les décisions militaires », occultant les récits des horreurs vécues par la population palestinienne.Conclusion, analyse le journal, « pour les Israéliens, Gaza est un territoire d’abstrait, l’enfer d’où sont sorties des cohortes sanguinaires un sombre jour d’octobre » et rien d’autre. « Cela doit cesser », martèle le titre : « Il faut sauver Israël de lui-même. » Sauver les États-Unis de Donald Trump ? Face aux dernières annonces du président américain Donald Trump, le New York Times s’insurge de l'« approche autoritaire de la présidence » et dénonce « son envie compulsive de dominer, sa quête égotique de pouvoir sur tout ce, et ceux, qu’il rencontre ». Pour Le Monde, cela ne fait pas de doute non plus : les États-Unis sont en pleine bascule vers « le nationalisme autoritaire », tandis qu’El Pais prédit que le pays « se dirige vers un État de surveillance technologique de masse », capable de « surveille[r] la vie de millions de personnes », même si son infrastructure, « pour le moment, se concentre sur la persécution des migrants ». Le quotidien espagnol énumère les outils de ce système de surveillance : « analyse massive et non autorisée des réseaux sociaux ; analyse des données biométriques (…) ; interception des communications téléphoniques ; géolocalisation », le tout « sans autorisation judiciaire ». Que le pouvoir espionne et contrôle, ce n’est pas nouveau - ce qui l’est, en revanche, s’inquiète le titre, c’est que « Washington se vante plus qu’il ne nie l’existence » de ce système de techno-surveillance.Une difficile marche arrièreLe New York Times exprime ses craintes : « nous devrions traiter Trump et son administration ouvertement autoritaire comme un échec », écrit le journal, pourtant, « il n’y a même pas de consensus public sur la nature de notre situation actuelle ». Dans ce contexte, « comment renverser la glissade de l’Amérique vers le despotisme ? » Et attention à ceux qui penseraient que ce qui se passe outre-Atlantique reste outre-Atlantique. Pour Le Monde, « certaines tendances observées » aux États-Unis et en France « sont comparables et susceptibles d’aboutir à une catastrophe de même ampleur ». « La désindustrialisation », d’abord, et son « désespoir teinté d’amertume ».La disparition, aussi, « des solidarités et des organisations syndicales », et le fait de se recroqueviller sur « [s]es proches. Ceux "comme nous" ». Contre les ‘autres, en résumé : « les immigrés et les profiteurs ». Autant de points communs qui n’encouragent pas le Monde à l’optimisme : « Si l’on se fie au miroir américain, les graines du désastre sont déjà semées ».