À la Une: l’opération «Paoutina»

Revue de presse internationale - Podcast tekijän mukaan RFI

Paoutina qui veut dire en ukrainien « toile d’araignée » : ce qu’ont réalisé hier dimanche les services secrets ukrainiens est « une opération militaire unique dans l’histoire, s’exclame Le Soir à Bruxelles, stupéfiante à bien des égards ».À savoir, le « bombardement de quatre des principaux aérodromes militaires russes, abritant la flotte de bombardiers stratégiques, au moyen de simples petits drones dissimulés dans des camions. En l’espace de deux heures, 41 appareils porteurs de missiles de croisière ont été détruits, soit un tiers de la flotte aérienne stratégique russe ! Les forces ukrainiennes ont souvent fait preuve d’audace, relève Le Soir, mais elles ont encore repoussé leurs limites avec cette opération “Paoutina", semble-t-il planifiée depuis un an et demi ».Le « Pearl Harbor russe »C’est « une humiliation pour l’armée et les services secrets russes »,s’exclame La Croix à Paris. La Croix qui cite cette réaction du blogueur militaire russe Roman Alekhine : « c’est le Pearl Harbor russe ».Le Washington Post fait le rapprochement également avec Pearl Harbor… « Les Ukrainiens ont à nouveau réécrit les règles de la guerre hier, affirme le journal. Le haut commandement russe a dû être aussi abasourdi que les Américains en 1941 (lors de l’attaque japonaise), lorsque les Ukrainiens ont mené hier cette attaque surprise contre cinq bases aériennes russes situées loin du front - dont deux à des milliers de kilomètres dans le Grand Nord et en Sibérie. (…) L’analogie avec Pearl Harbor est pertinente, poursuit le Washington Post, dans la mesure où les deux attaques signent l’obsolescence de systèmes de frappes autrefois dominants : à savoir en 1941, les cuirassés, et aujourd’hui, les avions pilotés ».Vulnérabilité…En effet, « des essaims de drones ukrainiens, dont la construction a probablement seulement coûté quelques dizaines de milliers de dollars, ont pu détruire les aéronefs russes les plus sophistiqués, provoquant plus de 2 milliards de dollars de dégâts ». Et « ce faisant, relève encore le Washington Post, les Ukrainiens ont révélé une vulnérabilité qui devrait donner des insomnies à tous les généraux du monde. (…) Les armées qui pensaient avoir sécurisé leurs bases aériennes avec des clôtures électrifiées et des postes de garde devront désormais compter avec la menace aérienne que représentent les drones bon marché, omniprésents et facilement modifiables à des fins militaires ».Commentaire du Devoir à Québec :« en quelques années, les Ukrainiens, tragiquement forcés par les événements, ont bâti de remarquables capacités militaires. Ce dernier épisode — avec “zéro aide occidentale“ — le démontre encore une fois : peu à peu, l’Ukraine s’autonomise face à ses donateurs et à ses soutiens et s’affirme comme nation ».Paris en liesse…A la Une également, Paris qui n’en finit plus de fêter son sacre en ligue des Champions…« Jour de liesse », lance Le Parisien en première page. « De la plus célèbre avenue du monde au Parc des Princes, en passant par l’Elysée, Paris a honoré les joueurs de Luis Enrique (…). Une douce folie ».« Paris vaut bien une liesse », ironise Libération, travestissant ainsi la fameuse formule d’Henri IV.« Les scènes de joie qui ont suivi le match de samedi sont la preuve d’un élan collectif toujours vivace pour les grands-messes sportives, poursuit le journal, quelques mois après la vague d’enthousiasme pour les Jeux olympiques, qui avaient redonné du peps à une France affectée par une dissolution ratée. Et rien de mieux pour faire société, relève Libé, quand émerge en plus la figure d’un jeune héros. Tel Kylian Mbappé en 2018, c’est aujourd’hui un jeune nommé Désiré qui suscite la passion de tout un peuple. Avant cette finale, une question agitait le microcosme des journalistes sportifs, celle de la “nationalité" du PSG, localisé à Paris mais puissant instrument de soft power qatari. Pourtant, pointe Libération, avec ses pépites de joueurs tricolores comme Désiré Doué, Ousmane Dembélé ou Bradley Barcola, et sa réussite portée par son sens du jeu collectif, ce PSG-là a su se faire aimer des Français, au-delà de la capitale ».L’Equipe, enfin, s’interroge : quid de l’avenir ? « Le club parisien peut envisager d’autres conquêtes, à l’horizon », affirme le quotidien sportif. Contrairement à d’autres clubs, « le PSG a les moyens (financiers) de sécuriser tous ses jeunes joueurs et d’être inattaquable par les grandes familles du foot européen. La théorie du début d’une domination est aléatoire, mais séduisante. Tout dépendra de la capacité du PSG à continuer de grandir et à digérer cet accomplissement, et de la manière dont ses adversaires vont réagir ».

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